(Togo First) - Les prix des produits alimentaires ont atteint des niveaux records sur les marchés internationaux en mars dernier, et poursuivent leur tendance haussière observée depuis plusieurs semaines déjà.
« L’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 159,3 points en mars 2022. Il grimpe de 17,9 points (12,6 pour cent) par rapport au mois de février et atteint son plus haut niveau depuis sa création en 1990 », alerte la FAO, agence onusienne chargée de l'alimentation dans le monde. Cette hausse est portée notamment par l’augmentation des prix des produits comme les huiles végétales, les céréales et la viande et celle, elle aussi considérable, de ceux du sucre et des produits laitiers, détaille l’institution basée à Rome.
Maïs et Blé, dans l'ombre du conflit Russie-Ukraine
Entre février et mars, les prix mondiaux du blé et du maïs ont tous les deux augmenté de près de 20%, atteignant ainsi un niveau record, tout comme ceux de l’orge et du sorgho, selon les s données récentes.
L’Indice FAO des prix des céréales a ainsi enregistré une hausse de 17,1 % par rapport à février, en particulier à cause des fortes hausses des prix du blé. Cette augmentation est liée principalement au conflit russo-ukrainien. En effet, la Fédération de Russie et l’Ukraine, à elles deux, représentent environ 30 % des exportations mondiales de blé, et 20 % des exportations mondiales de maïs ces trois dernières années, selon la FAO. A cela, il faut ajouter que le conflit perturbe la période des semences, en Ukraine, alors que la Russie a très fortement limité ses exportations de blé, ce qui pourrait accentuer les pressions d'approvisionnement tout au long de l’année.
Si le Togo est à peu près autosuffisant en ce qui concerne le maïs, principale céréale consommée sur le territoire, il n’en est pas de même pour le riz, importé en grande partie d’Asie, ou encore du blé, qui provient notamment de Russie.
Ainsi, au mois sur les trois dernières années, la Russie était le principal fournisseur de graine de blé au Togo, avec 61% des importations togolaises de grain de blé, et au total près de 12 millions $ de blé et méteil importés en 2020.
Du reste, il est à noter qu’au niveau national, ces resserrements de l'approvisionnement en céréales interviennent dans un contexte d’inflation, marqué par la hausse des prix du carburant, après celle des prix de divers produits d'importation, depuis fin 2021.
Le Togo prépare sa campagne agricole
Dans ces conditions, le gouvernement a promis un train de mesures pour alléger la pression sur les citoyens face à la hausse des prix, avec d’ores et déjà des contrôles pour empêcher les spéculations sur l’importation d’un produit comme le blé.
Le mois de mars correspond à la période des semis au Togo, avec le début de la petite saison pluvieuse. Pour cette campagne agricole qui démarre, l’Etat togolais a annoncé qu’il poursuivrait les subventions sur les engrais, au profit des agriculteurs.
Ayi Renaud Dossavi