(Togo First) - Au Togo, le cœur des actions du Programme de protection côtière WACA, appuyé par le groupe de la Banque mondiale, consiste à réaliser des ouvrages de protection le long des côtes.
Il s’agit d’atténuer ou de bloquer une érosion naturelle, facilitée par la nature du sol au niveau de la côte (composé de sédiments et de structure facilement érodables), avec une topographie basse et plane, et connaissant des pluies diluviennes aux inondations importantes. Le phénomène est tout de même aggravé par la dégradation des écosystèmes côtiers, ainsi que l'impact du Port de Lomé.
Les ouvrages de protection visent à protéger une zone transfrontalière de 42 km entre le Bénin et le Togo, allant d’Agbodrafo (à environ 30 km de Lomé à l’ouest de Lomé) à Grand Popo (au Bénin), pour une protection à long terme, selon le Programme.
Construction et réhabilitation d’épis
Dans le détail, entre ces deux localités, WACA prévoit la construction et la réhabilitation d'épis de protection, et le réapprovisionnement des plages en brise-lames.
« Notre contrat pour protéger la côte, d'Agbodrafo à Grand Popo (au Bénin), est conduit conjointement par le Togo et le Bénin. Il est prévu dans une première phase, de réhabiliter 6 épis existants à Aného (ouvrages rigides construits perpendiculairement à la côte, pour limiter les mouvements de sédiments, et éviter ainsi, de voir la plage emportée par l’érosion, ndlr), que nous allons prolonger au moins de 10 mètres. Le brise-lame (ouvrage parallèle à la côte, situé vers l'ancienne cathédrale de la ville) va être également réhabilité et prolongé de 200 mètres », a confié à Togo First, César Eusebio, ingénieur côtier actif sur le projet.
Plus encore, « entre les casiers (espaces lacunaires séparant deux épis), on va refaire la plage avec un rechargement de sable que nous prenons en haute mer, très loin des côtes, il y a également une digue de sable qui est prévue pour protéger les maisons riveraines des inondations », ajoute l’expert déployé sur le projet.
Neuf mois de travaux sur les gros ouvrages
Entre Agbodrafo et Kpémé, on prévoit la construction de 07 épis en roche, d’une longueur allant de 65 m à 75 m, selon les précisions. Il s'agira en outre, de recharger en sable les casiers des épis réhabilités.
A Aného, il sera construit un brise-lame à l’embouchure, en protection contre les tempêtes et contre les vagues exceptionnelles pouvant inonder les habitations riveraines.
Une durée de vie attendue de 20 ans
Ces ouvrages devraient avoir une durée de vie de 20 ans, selon les précisions du Chef projet chez Boskalis, l’entreprise néerlandaise qui a obtenu le contrat pour le Togo et le Bénin. Les travaux, sous la surveillance du bureau de contrôle INROS-LACKNER, sont prévus entre octobre 2022 et juin 2023, période la plus favorable pour travailler, selon les conditions océaniques.
« Nous allons utiliser la “bonne saison” de la mer pour la construction des épis longitudinaux à Aného, ce sera entre octobre 2022 et juin 2022. Sur cette période, nous allons travailler aux constructions en haute mer », a indiqué à Togo First, Franz Thomassen, Chef de projet de Boskalis.
« Avant la “bonne saison”, nous procédons au travail préliminaire, c’est-à-dire le renforcement du site qui servira de zone de stockage des enrochements (qui serviront pour les travaux en haute mer, ndlr) et nous avons commencé ce travail préliminaire en ce mois de juin 2022. », a-t-il ajouté.
Dans le cadre de ce projet, le Togo et le Bénin ont investi déjà 63 millions d'euros, avec l’appui de leurs partenaires.
Ayi Renaud Dossavi
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