(Togo First) - Au Togo, le secteur agricole crée deux fois plus de richesse qu’en 2010, montre le bilan dressé hier, par Noel Bataka, ministre de l’agriculture et des ressources halieutiques, à l’ouverture de la 12e édition du Forum National du Paysan Togolais (FNPT).
De 640,6 milliards FCFA en 2010, le PIB agricole est passé à 1 354,4 milliards FCFA en 2019, soit 40% de l’économie togolaise. En moyenne, l’agriculture togolaise a progressé de 6% chaque année, avec un pic de 14% en 2014. Ceci, « conformément à la cible du programme des développements agricoles en Afrique », a indiqué le ministre.
Cette performance, Bataka l’attribue à la vitalité du secteur et au dynamisme des « vaillants producteurs et productrices ».
Le revenu par producteur a sensiblement évolué mais reste en deçà des objectifs. Il est passé de 217 149 FCFA en 2010, soit 1, 19 $ par jour à 336 300 FCFA en 2019, soit 1,84 $, alors que les statistiques montrent une baisse continue de l’incidence de la pauvreté. Si elle était relativement élevée atteignant 73% de la population rurale, la pauvreté n’en touchait qu’environ 63% en 2017, en amélioration d’année en année.
L’objectif du ministre est d’atteindre les 2 $ par jour, soit 444 548 FCFA de revenu moyen. Et, assure-t-il : aucun sacrifice ne sera de trop pour « faire en sorte que chaque ménage ait au moins 500 000 FCFA pour pouvoir se sortir de la pauvreté ».
Le défi de la transformation locale
Revenant sur la question de la sécurité alimentaire, le bilan est reluisant selon le ministre. Globalement, le Togo dégage, à nouveau, un excédent avec un taux qui est passé de 90% en 2008 à 137% en 2019.
La croissance cumulée des filières de rente s’est, quant à elle, traduite par une progression de 408,35%. La production cotonnière, premier produit d’exportation, est passée de 27 000 tonnes en 2009 à 137 000 tonnes en 2019, grâce à la restructuration de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) et à la redynamisation de la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC). Rien que pour la campagne de l'année passée, plus de 24 milliards FCFA de revenus nets ont été distribués en termes d'achat aux cotonculteurs.
« Aucune autre filière n’a réussi à le faire jusqu’à présent », se satisfait le ministre, comme un défi lancé aux 14 autres interprofessions.
Toutefois, la balance commerciale du pays est aux prises à de fortes pressions.
« L’amélioration de notre balance commerciale qui est en baisse de 11% reste un des défis que nous devons tous ensemble relever, les opérateurs économiques, doivent croire davantage en nos produits locaux, et les transformer pour notre alimentation », rappellera-t-il. Un appel de pied au secteur privé local qui a été, abondamment incité à investir dans l’agrobusiness.
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