(Togo First) - La hausse de l’inflation, constatée depuis la fin de l’année dernière, continue à s'accélérer ces derniers mois dans les pays de l'Uemoa, notamment au Togo. Selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dans sa dernière note de conjoncture publiée le 31 mai 2022, le taux d'inflation ressortirait à 6,8% en avril 2022 en glissement annuel, contre 6,6% en mars 2022 et 6,1% en février 2022.
Alimentation, Logements et Transports
Cette accélération de la hausse des prix est essentiellement portée par les produits alimentaires, les frais de Logement et de Transport. Leur contribution globale à l'inflation totale est passée respectivement de 0,4 point de pourcentage et 0,2 point de pourcentage en mars 2022 à 0,5 point et 0,3 point de pourcentage en avril 2022, dans la sous-région. Ceci évolue notamment suivant la hausse des coûts des hydrocarbures, comme dans l’ensemble de la région.
Le Togo, qui pratiquait encore l’un des coûts les plus bas au trimestre dernier, en nominal, a connu la hausse la plus importante ; + 17,8 % en mars selon la Banque centrale (sur la période, le Bénin et le Mali, qui pratiquaient déjà des prix plus élevés en nominal, ont connu une hausse de 10,1% et 14,9%, respectivement.)
Ceci intervient dans un contexte où les cours mondiaux du pétrole brut ont progressé de 62,7% en variation annuelle.
Alimentation
De même, la hausse des prix de la composante « Alimentation » est ressortie à 12,1% en avril après une réalisation de 12,4% en mars 2022 dans les pays de l’Union, selon la Banque centrale. Sur ce segment, le Togo a connu un renchérissement plus faible que ses voisins comme le Burkina Faso (+43,4%), le Mali (+20,4%) et le Niger (+11,8%).
Cette évolution est imputée à « l’envolée des cours internationaux des denrées alimentaires importées par l’Union, en lien avec la crise russo-ukrainienne, les deux pays assurant environ 30% de l’offre mondiale de blé », précise-t-on.
Logements
L’évolution des prix en ce qui concerne la fonction « Logement », est aussi attribuée à la hausse des prix des combustibles solides (+1,3%) et liquides (+16,2%). C’est en particulier le cas du gasoil et, dans une moindre mesure, du bois et du charbon de bois, selon la Banque centrale.
Le renchérissement du gasoil domestique est observé au Bénin (+26,8%), au Mali (+17,5%) et au Togo (+16,4%), en lien avec la hausse des cours mondiaux.
Pour ce qui est du bois de chauffe, le Togo subit les pressions les plus importantes, avec une hausse du coût de 20,0%, suivi du Niger (+10,5%) et du Sénégal (+4,1%). Ceci en raison de l’accroissement des coûts d'acheminement vers les grands centres urbains.
Enfin, le taux d'inflation sous-jacente (calculé en excluant les prix les plus volatils) est ressorti à 5,0% en avril 2022, après une réalisation de 4,5% en mars 2022 dans l’ensemble de l’UEMOA.
« Les tensions sur les prix de ces denrées alimentaires expliquent 62,3% de la hausse de l’inflation sous-jacente », explique l’organe d’émission sous-régional. La hausse des prix de certaines denrées alimentaires concerne notamment les huiles (+17,1%), les légumes secs (+18,1%), les farines (+17,9%) et la viande (+8,6%).
Cette conjoncture économique, marquée par un contexte de vie chère, a appelé plusieurs mesures de soutien de la part des gouvernements, notamment au Togo, pour juguler les pressions sur les consommateurs.
Ayi Renaud Dossavi
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