(Togo First) - Au Togo, la dette multilatérale a augmenté de près de moitié à fin 2020, atteignant 478 milliards FCFA, selon des données obtenues par Togo First. Précisément, ces emprunts ont progressé d’environ 44% comparativement à 2019 où ils se chiffraient à 331 milliards FCFA, sous l’effet des besoins de financement induits par la Covid-19, justifie Lomé.
Ainsi, les nouvelles ressources multilatérales mobilisées ressortent à 162 milliards FCFA, alors que le pays estime avoir remboursé un peu plus de 12 milliards FCFA au titre de principal, annulation du FMI y compris. Dans le même temps, on apprend que les fluctuations de taux de change ont fait gagner au pays environ 3 milliards sur sa dette multilatérale.
Représentant désormais plus de 48% du portefeuille de la dette extérieure, la dette multilatérale togolaise vient désormais en première position sur la base des trois (3) types de créanciers extérieurs : bilatéraux, commerciaux et multilatéraux.
Le box de ces derniers bailleurs est dominé par trois institutions qui détiennent à elles seules près de 82% de l’encours global : le FMI, la Banque mondiale et la Banque islamique de développement.
Le FMI, avec 42% des crédits extérieurs dus aux institutions multilatérales, vient en première position, détenant un encours estimé à 201 milliards FCFA, contre 126 milliards en 2019. Cette importante envolée de la dette due à l’organisme multilatéral est essentiellement le fait d’un concours de 79 milliards FCFA consenti au Togo en avril 2020, afin de l’appuyer dans le cadre de son plan de riposte à la Covid-19. Ainsi, selon les statisticiens nationaux, la maturité moyenne de l’encours du FMI se situe à 10 ans, avec un taux d’intérêt annuel de 0,5%.
Suivant le FMI, c’est la Banque mondiale via l'Association internationale de développement (IDA), détenant 26% des créances, le second prêteur multilatéral du Togo, avec 128 milliards de FCFA d’encours à fin décembre 2020, contre 81,41 milliards de FCFA un an plus tôt.
En 2020, le Togo avait bénéficié de l’appui de cette institution à hauteur d’environ 37 milliards de FCFA pour assurer le redressement socio-économique du pays, touché par la Covid-19. L’engagement du Togo auprès de cette structure échoit tout de même dans 36 ans avec une période de grâce de 6 ans. Le pays doit verser chaque année 0,75% d’intérêt.
Si les institutions de Bretton Woods font la course en tête, elles sont suivies par la Banque islamique de développement (BID), l’équivalent de la Banque mondiale dans le monde islamique. Arrivant en troisième position des financeurs liés à plusieurs Etats, avec 61,45 milliards de FCFA, soit 12% du portefeuille, la BID a vu ses créances sur le Togo progresser d’environ 15%. Elles étaient de 53,36 milliards de FCFA en 2019.
Esaïe Edoh
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