(Togo First) - Alors qu’il n’entrait dans sa phase de stabilité qu’au 1er janvier 2020, le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité de l’Uemoa, vient d’être suspendu.
La décision a été prise hier, lors d’une visioconférence entre les Chefs d’Etat. Il s’agit d’un assouplissement des règles budgétaires visant à permettre aux pays membres de disposer des coudées franches pour mener efficacement la bataille contre le coronavirus.
Concrètement, ce sont les critères de convergence qui seront mis en veilleuse, alors que la situation macroéconomique de l’Union devrait connaître une dégradation sensible avec notamment un taux de croissance moyen qui ressortirait à 2,7%, soit une réduction de près de quatre points de pourcentage par rapport à la prévision initiale de 6,6%.
Mis en place depuis 2015 pour parvenir à une harmonisation des indicateurs macroéconomiques fin 2019, ce pacte imposait, un taux d’inflation annuel moyen à 3%, et des plafonnements, dès le 1er janvier 2020, du déficit budgétaire de chaque Etat à 3% de son PIB et du ratio d’endettement à 70%. A ces critères de convergence de premier rang s’ajoutaient une masse salariale contrainte à rester sous la barre des 35% des recettes fiscales, et un ratio de pression fiscale supérieure à 20%, alors que, frappée par le nouveau coronavirus, (Covid-19) l’activité économique tourne au ralenti dans le monde entier.
Selon les Chefs d’Etat, les ressources financières nécessaires pour faire face aux besoins en équipements sanitaires, assurer une mise en œuvre effective des mesures sociales et relancer l’activité économique, sont évaluées à 5 284,9 Milliards FCFA. Un montant dont la mobilisation pourrait creuser le déficit budgétaire dons compris de la zone, à 5,5% du PIB contre 2,7% initialement prévu.
Cependant, plusieurs observateurs craignent qu’à travers cette mesure qui n’impose aucune autre limitation que les Chefs d’Etat aient octroyé aux gouvernements des chèques en blanc.
Fiacre E. Kakpo