(Togo First) - Avec un total de 90 cas confirmés de Covid-19, dont 25 cas actifs et 59 cas guéris, le Togo achève sa huitième semaine avec la maladie infectieuse, sur une note en demi-teinte.
En effet, bien que le pays se rapproche de la barre des 100 cas (après plus d’un mois d’épidémie, tout de même), avec deux mises en quarantaine au sein de son personnel médical; il peut se targuer néanmoins d'avoir le meilleur taux de guérison de la sous-région.
Du reste, au vu de la tendance actuelle, il est de plus en plus permis d’envisager que la ‘’tempête Covid’’ n’aura pas lieu. D'autant que la situation semble globalement la même dans la sous-région, avec la même conclusion : la courbe des contaminations a vraiment du mal à décoller.
Au Togo et dans la sous-région
En valeur absolue, les pays les plus touchés dans la sous-région sont le Ghana (1279 cas), la Côte d’ivoire (1004 cas), le Nigéria (981 cas), et la Guinée 862 cas confirmés.
Si on rapporte ces données à la population, avec 90 cas confirmés, le Togo décompte aujourd’hui 11 cas par million d’habitants, contre 41 au Ghana, et seulement 4 au Bénin.
De son côté, s'il tutoie presque le millier de cas, le géant nigérian affiche tout de même un niveau de contamination relativement bas, surtout rapporté à son imposante démographie, avec 5 cas par million d’habitants, là où le Sénégal (545 cas) en est à 33 cas par million, et le Burkina ( 616 cas) à 29 cas par million d'habitants.
On est donc bien loin des chiffres écrasants observés ailleurs: 2701 cas par million aux USA (pour près de 900 milles contaminations officielles), 2423 cas par million en France (plus de 158 milles cas au total), 3142 cas par million en Italie ( près de 190 milles cas).
Qu’est ce qui ralentit le Covid-19 en Afrique ?
Bien qu’on puisse raisonnablement admettre que les chiffres officiels ne dépeignent qu’un tableau partiel de la réalité (les sujets asymptomatiques représenteraient jusqu’à 50% des cas, selon des statistiques italiennes), comme pour tous les pays, même en envisageant une sous-performance en matière de test, il est très difficile de penser qu’on soit passé à côté d’une explosion importante des cas.
Pour des raisons qui ne sont donc pas tout à fait claires à ce jour, la maladie semble évoluer beaucoup plus lentement dans la zone sub-saharienne que prévu. On pourrait évoquer des facteurs climatiques et hygro-thermiques, l’éventuelle immunité croisée liée au paludisme, l’usage de plus en plus large de la Chloroquine + Azithromycine, en l’absence d’autres traitements, une plus faible densité de population, un plus faible niveau de pollution, ou encore la grande jeunesse de la population, qui joue sans doute un rôle très important dans les expressions cliniques de la maladie ( pour exemple, au Togo, les plus de 65 ans représentent seulement 3% de la population).
Si l’extrême prudence et le suivi le plus rigoureux sont toujours de mise, il semble tout de même, après plus de 7 semaines de suivi, qu'il n'y aura pas l'explosion « exponentielle » observée sous d'autres latitudes, c'est le cas de le dire. Auquel cas, il faudra probablement pour les pays d'ajuster leurs stratégies globales aux nouveaux paramètres, à l'image du Ghana qui a levé son confinement cette semaine.
Ayi Renaud Dossavi
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