(Togo First) - L’ONG allemande Transparency International a publié, jeudi 11 juillet 2019, son rapport annuel sur le niveau de perception de la corruption dans le secteur public en 2018.
L’organisation de lutte contre la corruption a, à nouveau, dressé un bilan sombre de la corruption en Afrique subsaharienne. En 2018, le continent africain reste en dernière position en matière de perception de la corruption, avec une moyenne de 32 sur une échelle allant de 0 à 100.
Selon les résultats du sondage, le Togo est loin de sortir de l’auberge. Ni les campagnes de sensibilisation organisées par la Haplucia (Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées), ni les réformes du gouvernement en la matière n’auront changé la perception des citoyens vis-à-vis de l’administration publique.
Cette édition qui compare l’état des lieux de 2015 au niveau de corruption en 2018, dresse des statistiques glaçantes.
57% des Togolais pensent que la corruption a augmenté au cours des 12 derniers mois. 32% d’entre eux assurent avoir versé des pots-de-vin pour se faire délivrer des actes administratifs. Selon 68% de ceux qui ont répondu à l’enquête, les efforts du gouvernement pour mettre fin à la corruption sont insuffisants. Ils sont 61% à même croire que Lomé a baissé la garde, ces 12 derniers mois. Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation de la Haplucia, il n’y a que 60% de la population qui pense que les citoyens ordinaires ont un rôle important à jouer dans la lutte contre la corruption.
Cette édition qui fait également cas de la perception des citoyens vis-à-vis des institutions, met les forces de l’ordre sur la sellette. Ces dernières sont réputées les plus corrompues, à l’instar des magistrats et des juges.
Autre fait saillant, les Togolais trouvent que les cadres ont développé beaucoup de vertus durant les 5 dernières années. Si en 2015, 58% des Togolais les taxaient de corrompus, ils ne sont plus que 34%.
Globalement, le niveau de perception s’est dégradé, malgré les réformes en matière de transparence. La même tendance a été relevée sur le continent par l’organisation qui pointe du doigt la faiblesse des institutions africaines.