(Togo First) - Lancé en 2016, pour « corriger le déséquilibre entre les différentes régions en matière d’infrastructures et consolider ainsi les progrès réalisés par le Togo dans la lutte contre l’exclusion sociale », le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) tient la promesse des fleurs. A la croisée des chemins, le bilan note des avancées significatives.
Deux fermes années se sont écoulées et les résultats obtenus dans la mise en œuvre de ce programme, qui a reçu les bénédictions techniques et financières du Japon et du PNUD, laissent entrevoir de l’espoir au sein de la population rurale. En deux ans d’activités, le PUDC qui cible principalement les populations pauvres, vivant dans les zones peu ou mal desservies par les interventions de l’Etat, peut revendiquer un bilan réussi. Ponctué par des progrès significatifs dans des domaines sociaux prioritaires comme l’éducation, l’agriculture, la santé, la protection sociale, l’accès à l’énergie, l’alimentation en eau potable en milieu semi et périurbain, l’autonomisation économique des femmes, des jeunes et des autres groupes vulnérables.
Au décompte, plusieurs milliards de francs CFA ont été mobilisés dans le cadre de cette ambitieuse initiative pour développer des infrastructures de base.
406 km de pistes rurales construits
Depuis 2016, 406 km de pistes rurales réparties dans les 5 régions du pays, ont été construites ou réhabilitées. Pour les populations ayant bénéficié de ces réalisations, ce sont de nouvelles opportunités d’écoulement des matières qui pointent à l’horizon.
« Avec la nouvelle piste, nous avons désormais le choix d’aller dans plusieurs marchés environnants et Lomé. La piste me permet aujourd’hui, non seulement de vendre ma production de riz comme vous le voyez, mais je n’ai plus de problèmes pour acheminer mes récoltes », se réjouit Cécile Avoudi, transformatrice de riz à Davié, situé dans la ville de Tsévié, à 35 kilomètres de Lomé, parlant de la réhabilitation de la piste rurale Davié - Assomé - Noépé.
Comme elle, les autres producteurs ne cachent pas que les projets d’infrastructure mis en œuvre au titre de ce programme ont contribué à leur inclusion économique et même financière.
Mais les défis restent encore énormes. Dans le viseur, 1200 autres km de pistes rurales dont les études de projets sont disponibles sont prévus pour bientôt. A cette allure, le Togo devrait marquer un pas décisif vers les ODD.
10 000 lampadaires innovants installés
En plus des infrastructures routières, le PUDC a permis de fournir des sources d’énergie durables et innovantes aux populations enclavées dans les localités rurales/semi urbaines ciblées. Ont été installés ou sont en cours d’installation, 10 000 lampadaires solaires dont 7000 standards, 2000 avec 5 prises pour charger les appareils et 1000 avec, en plus des 5 prises pour charger les appareils, un « spot » WIFI pour la connexion à internet. Le déploiement de cette composante vient matérialiser les objectifs de Lomé de fournir l’énergie électrique et une connexion internet de qualité à tous les Togolais d’ici 2030.
La marche vers de l’éducation de qualité
Le secteur de l’éducation a pris une part importante dans les deux ans de réalisation du programme. Conformément à la composante liée au renforcement de l’accès des populations aux infrastructures et équipements socio-économiques de base, 208 salles de classe, 44 écoles primaires publiques, 11 centres d’enseignement général et 8 lycées, 19 blocs administratifs et 19 blocs pédagogiques ont été construits ou équipés pour améliorer la qualité de l’éducation dans les cinq régions que compte le Togo, depuis le lancement du programme en 2016. A cela s’ajoute la construction de 100 latrines dans les écoles primaires publiques.
Pour Mme Didigoua Dimiline, enseignante à Amou-blo, village situé à environ 35 km d’Atakpamé, qui avait perdu espoir en raison des nombreuses promesses non tenues, le PUDC a été une bouée de sauvetage. « Nous avions perdu espoir à cause des multiples promesses non tenues. Notre enclavement constituait également un obstacle. Mais le PUDC nous a montré que nous avons nous aussi droit à une éducation de qualité et à des infrastructures socio-économiques à l’instar des autres villes du Togo », a-t-elle confié.
629 forages dans le viseur
L’eau potable est encore loin du bien le mieux partagé au Togo. Pour résorber ce problème qui est d’une urgence absolue, le PUDC a dans son viseur la réalisation des 629 forages dans les 5 régions. Selon les autorités en charge du programme, les études sont en cours. Des travaux de réhabilitation portant sur 54 mini adductions d’eau potable devraient se terminer dans les prochains mois, pour le plus grand bonheur des populations des zones ciblées.
L’assainissement du cadre de vie comme cheval de bataille
Dix (10) Bassins et Lacs ont été aménagés en l’espace de deux ans. Il est également prévu, un renforcement du fonctionnement de quelques bassins de rétention des eaux d’inondation par motopompes. D’autre part, la mise à disposition de 12 camions-bennes simples et à ordures, a permis d’assainir le cadre de vie des populations de certains quartiers réputés « dépotoir ». C’est le cas du vieux quartier de Hanoukope, situé dans la métropole Lomé. C’est l’un des plus peuplés de Lomé et l’un des plus insalubres.
A 70 ans, M. Maboki Corneille ingénieur retraité, exprime sa joie au démarrage des travaux de prolongement de la zone de remblai du grand canal d’équilibre. Cette infrastructure devrait offrir un meilleur cadre de vie aux populations de ce quartier populaire de Lomé. « Notre quartier est très peuplé et se trouve à 15 minutes du plus grand hôpital principal de Lomé - CHU. Je suis né et j’ai grandi dans ce quartier que j’affectionne énormément. Mais mon quartier a toujours été un dépositaire d’ordures et d’air pollué ».
L’accès aux soins à la santé : des chantiers et du chemin encore à parcourir…
Beaucoup d’efforts ont été faits en matière d’infrastructures sanitaires et de matériels de mobilité. Grâce au PUDC, 4 Centres médico-sociaux (CMS), 8 Unités de Soins périphériques (USP) ont été construits et équipés. Pour la mobilité, le programme a mis à disposition des centres de santé, 10 véhicules, 5 ambulances et 100 motos. Également, s’affiche au bilan des deux années de chantier, la réhabilitation de 3 hôpitaux préfectoraux (Kpalimé, Bèkpota, Mango).
Pourtant, du chemin reste à faire dans ce secteur vital. Les coûts et les distances à parcourir pour obtenir un soin de qualité sont toujours des difficultés chroniques qui entaillent le quotidien des populations mal desservies.
Mais les efforts à fournir pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) sont encore gigantesques. Mais à la lumière de ce qui a déjà été fait, le programme semble démontrer une réelle capacité à réduire la pauvreté.
Fiacre E. Kakpo