(Togo First) - Représentant les Togolais du Canada dans le Haut Conseil des Togolais de l'Extérieur (HCTE), Ayéna Kodjo Dagbédji de passage dans son pays, se prononce sur les rôles et responsabilités qu’il assume, les réformes de l’environnement des affaires, et plus globalement sur la gouvernance de Faure Gnassingbé. Notamment dans les secteurs sociaux comme la santé, l’éducation, l’accès à l'électricité et à l’eau, sur les infrastructures et la dynamique du pays visant à attirer les investissements étrangers en appui à la vision de développement du pays. Lors d’une interview accordée à Afrique Révélation (A.R), Ayéna Kodjo Dagbédji estime que le Togo est sur la bonne voie et mérite d’être davantage soutenu. Aussi invite-t-il ses compatriotes, où qu'ils soient, à agir à travers des actions concrètes.
Lisez plutôt.
A.R: Membre du HCTE, au nom des Togolais résidant au Canada, comment appréhendez-vous votre rôle dans le processus de développement de votre pays ?
AKD: Mon rôle, c’est celui d’une courroie de transmission, intermédiaire entre la diaspora et l'État togolais sur les questions administratives et associatives... et entre les entrepreneurs et les hommes d’affaire qui veulent investir et l'État togolais...n’oublions pas que c’est une instance apolitique.
A.R: En votre qualité, quelle est la représentativité de la diaspora togolaise dans cette région du monde ?
AKD: La diaspora togolaise dans ce pays est évaluée à 1, 5 million d’habitants; dans certains pays surtout africains, la diaspora va jusqu’à 2 millions dont 70% en Afrique.
Au Canada, nous sommes quelques 12 000 Togolais répartis dans les grands pôles du Canada à savoir Montréal, Gatineau-Ottawa, Toronto. Une part non négligeable d’entre nous se trouve également dans le Manitoba quoique ces derniers temps, les provinces de l’est en accueillent beaucoup; je veux dire New Brunswick, Newfoundland et la Nova Scotia. La majorité fait un travail salarié mais on dénombre de plus en plus d’entrepreneurs.
A.R: Nous avons pu noter quelques actions du HCTE Canada depuis quelques mois. Fournitures scolaires pour les élèves à la rentrée, soutien à la lutte contre la Covid-19 au Togo. Qu’est-ce que ces initiatives çà et là représentent pour vous ?
AKD: Je ne remercierai jamais assez la diaspora canadienne. Nous avons fait peu mais en même temps beaucoup, compte tenu de la situation de COVID que nous connaissons tous. Les initiatives se détaillent comme suit:
Un don de 1 million FCFA au SYNPHOT pour soutenir le personnel de la santé qui est et demeure en première ligne. A Sanguera, nous avons distribué des kits alimentaires aux moins fortunés et les avons soutenus face au poids de Covid.
Au CMS (Centres Médico-Social) de Sanguera, la diaspora canadienne à travers ma personne, a aussi soutenu les mères et les nourrissons avec des kits sanitaires et des biens de première nécessité. A Kara, nous avons offert des kits sanitaires aux communes, avec le soutien des autorités préfectorales.
A Anié, nous avons lancé la bourse HCTE CANADA qui est appelée à être nationale et dont la vocation est de célébrer l’excellence en milieu scolaire. Dans le Vo, nous avons fêté Noël avec les enfants démunis. C’est peu, il faut bien le constater nos actions ont été plus dans le social mais le COVID ne nous a pas permis de nous occuper du volet administratif et financier... je veux parler par exemple des projets de jumelage des villes, etc.... et vendre les mérites du Togo pour susciter les investissements
A.R: Le monde entier continue de faire face à la Covid-19. Comment s’organisent les différentes sections du HCTE pour renforcer la capacité de résilience du Togo?
AKD: Bien sûr, les délégués pays travaillent en synergie et ont mené plusieurs actions ensemble. Je veux ainsi parler du retour de certains de nos compatriotes qui ont été rapatriés lors de Covid-19, du don de 10 000 masques fait par le bureau du HCTE, et des webinaires d’information. Toutes ces activités ont été menées ensemble, soit sous l’impulsion du bureau soit par des Délégués pays (ndlr:Dp).
A.R: Les différentes communes font face à de nombreux défis de développement. La diaspora, une aubaine pour gagner le pari du développement à la base quand on sait que vos transferts d’argent vers vos milieux d’origine ne sont pas négligeables ?
Les transferts d’argent sont une réalité, mais n’oubliez pas qu’une partie de notre mandat couvre le développement à la base dans le cadre du PND. Il faut donc aller au-delà des simples envois de fonds, inciter la diaspora et les investisseurs à soutenir le PND en apportant directement des appuis aux communes par des investissements. Les jumelages de villes aussi sont aussi très importants. S’ils sont bien ciblés, ils peuvent vraiment aider le développement à la base. D'ailleurs, le but recherché à travers cela, est le partage de connaissances, l’assistance mutuelle et l’attrait des investisseurs vers notre pays qui, au regard des avancées faites au niveau du Climat des Affaires, le mérite certainement.
AKD: L’amélioration du climat des affaires au Togo participe à cette dynamique qui consiste à appeler la diaspora à investir au Togo. Comment appréciez-vous ces réformes ?
C’est vraiment formidable, ce qui se passe actuellement au Togo, s’agissant de l’amélioration de l’environnement des affaires. Ceci a largement ouvert les portes aux investissements, j’en suis un exemple, j’ai reçu ma carte d’opérateur en un jour! Et ça, ce n'est qu’un des aspects, je veux dire que toutes ces réformes ont largement modifié dans le bon sens la manière de faire des affaires au Togo.
Nous sommes en train de faire un travail d’information par rapport à cela et avec le temps, les gens seront impressionnés par la qualité, la rapidité et surtout l’efficacité qui caractérisent le Doing Business (DB) au Togo.
A.R: Avec la restructuration de la Diaspora à travers la mise en place du HCTE, l’Etat a un interlocuteur direct pour discuter des différents sujets liés aux compatriotes vivant à l’étranger. Quelles sont les préoccupations qui remontent à vous ?
Il y a plusieurs procurations, nous avons réalisé un sondage au niveau de Gatineau-Ottawa et contre toute attente, c’est le problème foncier qui vient en premier lieu, suivi de la santé et l’éducation, ensuite la Sécurité. Mais déjà, les réformes engagées par le Chef de l'État dans le domaine foncier commencent à porter des fruits et nous sommes convaincus que dans quelques mois, ces problèmes seront un lointain souvenir.
Pour la Santé, la construction de l’hôpital de référence ainsi que des CHR constitue un grand pas. S'agissant de l’éducation, nous avons une vision claire de ce que le Président de la République (P.R) veut, puisque cette dernière et d'autres secteurs deviendront, à travers le PND, de grands ponts de développement. Nous pensons que le ministre Kokoroko fait déjà un travail tout aussi remarquable. De notre côté, nous nous mobilisons pour voir dans quelle mesure nous allons contribuer davantage, surtout dans le domaine de la Santé et de l'Éducation.
A.R: HCTE Canada a-t-il d’autres perspectives dans le cadre de son apport au processus de développement du pays ?
Nos perspectives sont en accord avec le PND; notre but est de soutenir le développement du pays. Nous ne pouvons que remercier son Excellence le P.R pour tout le travail abattu. Aujourd’hui toute la diaspora, je veux dire canadienne, trouve que le pays est sur une lancée et a une vision claire sur son avenir et son devenir. Nous ne pouvons que nous souhaiter un lendemain meilleur, même si la tâche est énorme.
Notre tâche est essentiellement celle d’un lobbying pour déterminer des investisseurs sûrs et crédibles qui pourraient nous accompagner dans la réalisation de nos objectifs de développement. Nous avons déjà commencé à faire la promotion du plus beau pays de la planète, je veux dire le Togo et nous allons continuer dans ce sens.
A.R: Auriez-vous un appel à lancer à l’endroit de vos compatriotes de l’extérieur ?
J’aimerais via cette tribune remercier le Chef de l’État pour sa politique de développement, et aussi ces hommes et femmes du gouvernement qui ne ménagent aucun effort pour matérialiser cette vision. Je remercie aussi toute la diaspora canadienne qui a fait de son mieux pour apporter son aide. Je prie nos compatriotes de continuer d’apporter leur contribution à l’édifice national, c’est ensemble que nous construirons notre pays.
Interview réalisée par Gilles Oblasse