(Togo First) - Le Togo poursuit et consolide ses progrès, en ce qui concerne la qualité de ses politiques socio-économiques et de son cadre institutionnel, selon le tout dernier rapport de la Banque mondiale sur l’évaluation des politiques et institutions nationales en Afrique (CPIA).
Modestes mais constants
Dans la dernière mise à jour, parue en ce mois d’Août, le pays s’en sort avec une note de 3,3 , au-dessus de la moyenne des pays évalués en Afrique sub-saharienne. Ce score marque une progression, de +0,1, par rapport à l’année précédente. C'est ainsi la troisième année consécutive où le pays d'Afrique de l'Ouest revient en hausse (de +0,1, également dans l'édition précédente).
Le Togo a été particulièrement performant en matière de Politique de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité, où il totalise un score de 3,6. Son principal point faible, cependant, c’est l’ensemble de critères Gestion et institutions du secteur public, où il aura le moins performé, avec un score de 3,1.
Dans l’ensemble, cette évolution à rythme soutenu ces dernières années, est rendu possible, sous les auspices de la Cellule climat des affaires, qui constitue l'outil institutionnel mis en place par le président togolais Faure Gnassingbé, pour mettre son pays au diapason de l’attractivité économique.
Efficience de la mobilisation des recettes : L’Afrique piétine, le Togo s’illustre
Dans le rapport, le pays s’illustre particulièrement sur des critères comme l’efficience de la mobilisation des recettes, mis en contraste avec un repli général au niveau régional. En effet, alors que la note moyenne régionale pour ce critère a diminué, passant de 3,4 en 2018 à 3,3 en 2019, « Un seul pays — le Togo — a vu sa note augmenter, alors qu’elle a diminué dans six pays — le Burkina Faso, l’Érythrée, le Liberia, Sao Tomé-et-Principe, la Tanzanie et le Soudan », retient-on. Ce critère, rappelons-le, évalue la qualité de la politique fiscale et de l’administration fiscale.
« Grand réformateur »
Les efforts de réformes du climat des affaires entreprises par le pays, et d’ores et déjà entérinées par le Doing Business, n’ont pas échappé à l’évaluateur, qui relève : « Le Togo apparaît comme un grand réformateur, avec des avancées dans toute une série de domaines politiques ».
C’est le cas, en particulier, en matière de la politique fiscale, avec l’élargissement de l’assiette fiscale, l’introduction d’un nouveau code des impôts, ou encore la création d’un compte unique dédié au paiement des crédits de TVA.
Égalité des sexes, le Togo seul à s’illustrer
L’un des points forts du Togo dans ce classement, est sans contexte le critère égalité des sexes, qui évalue dans quelle mesure les pays adoptent un cadre légal et institutionnel favorable à l’égalité d’accès des hommes et des femmes au développement du capital humain, et aux ressources productives et économiques et qui accordent aux hommes et aux femmes le même statut et la même protection devant la loi.
Alors que la moyenne régionale est de 3,2, le Togo est encore le seul à enregistrer une augmentation de sa note sur ce critère avec une note de 3,5.
Enfin, notons qu’en matière d’équité dans l’utilisation des ressources publiques et des Politiques et institutions axées sur la durabilité écologique, le pays obtient également la note de 4,0. Ceci le loge parmi les quatre pays à avoir faire évoluer leur note sur ces critères, et les deux seuls à avoir enregistré une hausse (avec le Mali).
Dans la zone Afrique
Rapporté aux notes globales de la CPIA pour les pays IDA d’Afrique subsaharienne, le Togo occupe le 15è rang, sur les 39 Etats évalués. Le score le plus élevé revient au Rwanda, avec 4,0, le même que dans le rapport précédent, devant le Cap-Vert (3,8) et le trio Sénégal, Kenya, Ouganda (3,7).
En contraste, le Nigéria, se loge un peu derrière le Togo (avec une note de 3,2), là où 15 pays sur les 39, ont obtenu une note inférieure à la moyenne régionale. Le Soudan se trouve en bout de peloton, avec une note globale de 1,4.
Ayi Renaud Dossavi
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